Eglise Notre-Dame
L’église Notre-Dame date du début du XIVe s. Elle est construite dans le calcaire du pays et jouait un rôle défensif. En effet la base du clocher-porche ressemble à la porte d’entrée d’un village fortifié avec sa voûte romane contre laquelle l’église se serait accolé. La flèche, elle, a été édifiée dans les années 1860. La nef est entièrement voûtée d’ogives très pures avec quelques culs-de-lampe historiés.
La piéta est une œuvre populaire et naïve (XVe-XVIe s).
Près du chœur une dalle funéraire armoriée au nom de Marianne d’Urfé (portant la date 1683) est gravée en très beaux caractères.
Sur un des murs de la nef, tableau de l’école espagnole du XVIIe s représentant l’apparition du Christ à Sainte Thérèse avec un cadre de chêne sculpté style Louis XV.
Dans une chapelle latérale, il y a un tabernacle-urne en bois polychrome et doré du XVIIIe s.
Au dessus de la porte d’entrée se trouve une croix du XVIIe s.
Croix en pierre à l’extérieur (texte Père Gérard Soulié) :
On peut dater sa réalisation entre les années 1270 et 1350. Elle était une borne de sauveté où on devait déposer les armes et cesser toutes hostilités.
Malgré l’érosion, on distingue bien un Christ en croix, le buste nu, son vêtement serré à la ceinture tombant jusqu’aux genoux, les pieds, un sur l’autre, fixés par un seul clou. Le corps est bien droit ; les genoux ne plient pas ; les bras sont à l’horizontale, étirés, ne supportant pas le poids du corps ; les paumes des mains grandes ouvertes. Autour de la tête, assez dégradée, on arrive à distinguer le disque de l’auréole avec une croix inscrite en elle.
Cette représentation du crucifié est du même modèle que la croix dite de saint François d’Assise. Sur ces modèles le Christ n’est pas représenté mort, mais bien vivant. Il est le Ressuscité qui triomphe de la mort par sa croix. La croix est victoire sur la mort. Sur la croix de saint François, les yeux sont grands ouverts ; son regard aimant rejoint le nôtre.
Avec les croix encore plus anciennes, le torse n’est pas nu. Le vêtement est porté normalement. Par la suite, on le réduira à un simple pagne. En fait il s’agit de l’aube sacerdotale. Ce Christ ressuscité, vivant, est le prêtre par excellence qui par sa mort et sa résurrection met en communication le ciel et la terre, les hommes et Dieu.
Cette description nous ouvre au sens qu’on peut attribuer à l’emplacement actuel de cette croix. Elle est dans l’axe de l’église, à l’ouest, ce qui correspond à l’emplacement traditionnel des jugements derniers. Pensez au jugement dernier de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, ou au tympan de Conques. Mais ici pas de jugement : le crucifié nous ouvre largement ses bras.
Située en face l’entrée du cimetière, elle nous dit : « Tous les défunts sont associés par le Christ à sa victoire sur la mort. Il est celui qui les entraîne dans sa victoire sur la mort et les conduit auprès du Père des cieux ».
En allant nous recueillir sur la tombe de nos défunts, nous pourrions faire nôtre ces paroles d’un cantique :
« Tu as triomphé de la mort, Jésus ressuscité ; et nous chantons : Alleluia ! Alleluia !
(photos : association Les Bastidols)