La commune compte deux églises.
Saint-Martial du Tel
L’église, à la massive solidité de l’architecture rouergate, est du XIXème siècle. L’ancienne église se trouvait dans les pentes vers le Viaur, à côté du château. A côté de l’église, il y a un monument qui commémore les violents combats de 1944. On ne connaît qu’un seul curé ayant desservi cette église: l’abbé Ourliac, enfant du pays.
Notre-Dame des Infournats
L’église construite en schiste grossier et sans ouvertures faisait partie dès le XIIe siècle du système de défense du lieu (Jean Roques). Le portail gothique date du XIVème siècle.
Les rares maisons encore debout voisinent avec le sanctuaire marial, sur des rochers surplombant la rivière que l’on perçoit à 100 mètres plus bas.
Le nom a beaucoup frappé l’imagination des gens. Le mot primitif est « Esfornads » évoquant Marie dès 1241 et la paroisse dès 1259. Il semble désigner, en langue d’oc, des personnages, ceux qui peut-être étaient « exclus de l’usage du four banal » car esfornar doit signifier « sortir du four, chasser du four. Mais sous sa forme plus tardives « infournats », « mis au four », il a suscité des légendes : ne dit-on pas que dans des fours tout exprès construits à cette fin, étaient brûlées les malheureuses victimes de la guerre des albigeois. Bien que Marie soit célébrée ici dans sa Nativité, le souvenir des « fours » la fait invoquer contre toutes les maladies dites du feu : zona, eczéma, rougeurs…
La statue de Notre-Dame des Infournats est sans nul doute l’une des plus belles statues du diocèse. Comme celle de La Drèche et du Pech à Lavaur, elle se rattache à l’école auvergnate tant par sa facture (en bois évidé) que par sa conception (Vierge assise présentant Jésus enfant sur ses genoux). La mère est assise sur un trône très sobre, mais le fils est également assis sur les genoux de sa mère comme si le corps de cette dernière lui servait de siège. Inutile de scruter des émotions sur les visages, tout ici paraît solennel, l’auguste mère offre son enfant, l’Éternel.
En bois, très élancée, d’une hauteur de 97 cm, la statue a été recouverte au XVIIIe siècle d’une dorure, à l’exception des visages et des mains qui gardent une couleur incarnat. La Vierge a les cheveux cachés par un voile, elle porte une couronne qui forme comme un bandeau étoilé, un vaste manteau recouvre ses épaules mais laisse sortir sa main gauche appuyée contre l’enfant et son bras droit qui portait un objet.
L’enfant a un visage plutôt mur, les cheveux coupés en rond et porte une couronne, le corps entièrement revêtu d’une longue robe qui laisse voir l’extrémité des deux pieds nus. Un creux pratiqué dans sa poitrine servait de reliquaire.
Outre la belle statue médiévale, il faut admirer le beau retable du XVIIème siècle, en bois sculpté, peint et doré, qui occupe entièrement le mur du chœur.
Il consiste en trois compartiments délimités par quatre pilastres recouvert de panneaux.
Au centre, une niche cintrée, avec une très grande statue de Vierge à l’Enfant.
Dans les compartiments latéraux, panneaux ornés d’un pot à fleur en bas relief et d’une guirlande de fleurs.
Ce beau retable ne peut avoir été fait par un artisan local, c’est vraisemblablement une grande pièce commandée.